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Le Groupe de travail mondial pour les médias publics s’oppose à l’étiquetage par Twitter de quatre de ses membres



Le Groupe de travail mondial pour les médias publics s’oppose à l’étiquetage par Twitter des diffuseurs publics australien, canadien, néo-zélandais et sud-coréen.

ABC, CBC/Radio-Canada, KBS et RNZ ont tous été désignés « médias financés par le gouvernement ».

Le Groupe de travail mondial pour les médias publics exhorte Twitter à corriger le libellé apposé à quatre de ses membres, qui ont reçu l’étiquette « média financé par le gouvernement ». Cette étiquette trompeuse a été ajoutée sur leurs comptes sans préavis ni consultation avec les quatre organisations : l’Australian Broadcasting Corporation (ABC), CBC/Radio-Canada, Korean Broadcasting System (KBS) et Radio New Zealand (RNZ).

 

La politique de Twitter définit les médias financés par le gouvernement comme des cas où le gouvernement « peut intervenir à divers degrés dans le contenu éditorial » [en version originale anglaise : « may have varying degrees of government involvement over editorial content »], ce qui n’est clairement pas le cas pour l’ABC, CBC/Radio-Canada, KBS et RNZ. L’indépendance éditoriale de ces quatre diffuseurs publics est protégée par la loi et encadrée par leurs politiques éditoriales. 

 

Le libellé actuel induit le public en erreur au sujet de l’indépendance éditoriale et opérationnelle de ces diffuseurs à l’égard des gouvernements.

 

Plus tôt ce mois-ci, Twitter a également apposé l’étiquette « média financé par le gouvernement » sur plusieurs comptes de la BBC, avant de la remplacer par « média à financement public » [Publicly-funded media] devant l’opposition du diffuseur public. À noter que la BBC est aussi membre du Groupe de travail mondial. 

 

L’approche de Twitter consistant à étiqueter les médias sur la base de leur financement fait fi d’un principe fondamental des médias de service public : ce sont des médias financés par des fonds publics et indépendants de par la loi. Ce modèle a permis de servir les auditoires de pays démocratiques pendant la majeure partie du siècle dernier. 

 

Dans un article traitant de l’impact actuel de cette affaire sur les médias publics dans le monde, la Public Media Alliance (qui assume les fonctions de secrétariat du Groupe de travail mondial) a déclaré qu’elle « implorait une fois de plus la direction [de Twitter] de reconsidérer sa politique ». 

 

Si Twitter doit apposer une de ses étiquettes existantes à l’ABC, CBC/Radio-Canada, KBS et RNZ, celle qui serait la plus précise et appropriée est « média à financement public ».

 

Le Groupe de travail mondial pour les médias publics réunit les membres suivants :

  • David Anderson, directeur général, ABC (Australie)
  • Tim Davie, directeur général, BBC (Royaume-Uni)
  • Delphine Ernotte Cunci , présidente-directrice générale, France Télévisions (France)
  • Norbert Himmler, directeur général, ZDF (Allemagne)
  • Kim Eui-chul, président-directeur général, KBS (Corée du Sud)
  • Jim Mather, président du conseil d’administration, RNZ (Nouvelle-Zélande)
  • Hanna Stjärne, directrice générale, SVT (Suède)
  • Catherine Tait, présidente-directrice générale, CBC/Radio-Canada, et présidente du Groupe de travail mondial pour les médias publics (Canada)


À propos du Groupe de travail mondial

La raison d’être du Groupe de travail mondial pour les médias publics est de promouvoir et de défendre les valeurs des diffuseurs publics : l’accessibilité, l’exactitude, la responsabilisation, la créativité, l’impartialité, l’indépendance et la rigueur journalistique. Ces valeurs sont à la base d’une démocratie éclairée et en santé.