L’industrie médico-esthétique génère plus de 10 milliards de dollars américains par année dans le monde. La popularité des injections de produits comme le botox ou des agents de comblement explose. Dans ce contexte, la tentation est forte de couper les coins ronds. L’appât du gain transforme-t-il l’industrie en véritable far-west? La journaliste Pasquale Harrison-Julien et le réalisateur Martin Movilla le constatent et abordent la question sans détour dans le reportage La face cachée des injections à voir absolument. Marie-Maude Denis le présente à Radio-Canada dans le cadre d’Enquête, le jeudi 27 novembre 2025, à 21 h sur ICI TÉLÉ et ICI TOU.TV, ainsi que le samedi et le lundi à 13 h sur ICI TÉLÉ et le samedi à 18 h 30 sur ICI RDI.
Le Collège des médecins exige notamment qu’une prescription accompagnée d’un plan de traitement effectué en personne précède toute injection, que les injections doivent être faites par un médecin ou une infirmière,et qu’un médecin doit être en mesure d’intervenir ou de mettre en place un plan d’action dans un délai maximum de 15 minutes en cas d’urgence. Chirurgien esthétique réputé, le Dr Mirko Gilardino explique pourquoi ces règles sont si importantes. Les conséquences néfastes d’une évaluation insuffisante, d’une méconnaissance de l’anatomie du visage ou d’une complication non traitée à temps peuvent se révéler très graves. Diverses personnes, dont le réputé coach de vie Marc Dumaine, témoignent de ce qu’ils ont pu souffrir à cause de pratiques peu rigoureuses.
Témoignant à visage couvert, une médecin travaillant dans ce milieu révèle que bien des médecins et des cliniques contournent allègrement les règles. Nous verrons que certains s’associent à plusieurs cliniques, multiplient des prescriptions ou font des évaluations virtuelles ou encore par simple échange téléphonique. Le reportage s'intéresse aussi à la possibilité d'acheter des substances non homologuées au Canada qui sont beaucoup moins chères et qu’on peut facilement et rapidement obtenir sur le Web.
Aucun permis n’est requis pour opérer une clinique médico-esthétique et ces cliniques ne font l’objet d’aucune inspection. Pour documenter les manquements éthiques et les pratiques illégales qui ont cours dans ce lucratif commerce, deux journalistes se sont fait passer pour des femmes de 24 et 35 ans désireuses d’avoir des injections. Elles ont contacté des cliniques à Montréal, à Laval et sur la Rive-Sud. La caméra cachée nous permet d’être témoins sur le vif de pratiques illégales, d’absence de médecin, d’évaluations tronquées, de conseils douteux ou de recours à des instruments interdits au Canada.
Réalisatrice coordonnatrice : Sophie Lambert
Rédacteur en chef : Alain Abel