Radio-Canada est fière de décerner le 38e prix du Scientifique de l’année à la communauté de scientifiques ayant établi les balises qui serviront à l’élaboration de la nouvelle génération des cartographies des zones inondables et de mobilité au Québec. Le prix est remis à quatre de ses représentants : Thomas Buffin-Bélanger, professeur en hydrogéomorphologie à l’UQAR, Mélanie Trudel, professeure agrégée au Département de génie civil et de génie du bâtiment de l’Université de Sherbrooke, Richard Turcotte, conseiller scientifique principal à la direction principale de l’expertise hydrique au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), et Louis-Philippe Caron, responsable Scénarios et services climatiques chez Ouranos.
Pour l’occasion, l’animatrice Sophie-Andrée Blondin s’entretient avec les quatre chercheurs qui représentent le groupe de scientifiques à l’émission Les années lumière, le dimanche 26 janvier 2025, de 12 h 10 à 13 h HE, en direct sur ICI PREMIÈRE et Radio-Canada OHdio. Les auditeurs peuvent en apprendre davantage sur la nature du travail réalisé par cette communauté de scientifiques dans la première heure de l’émission consacrée au Scientifique de l’année.
En décernant le prix du Scientifique de l’année à ces quatre scientifiques, Radio-Canada reconnaît le travail de dizaines de chercheurs et chercheuses au Québec visant à fournir les données et modèles sur lesquels s’appuiera la production de la nouvelle génération des cartographies des zones inondables. Ces balises permettront aux divers niveaux de gouvernements de prendre des décisions éclairées et cohérentes en matière d'occupation du territoire, en regard des risques de débordement et de déplacements des cours d'eau, dans un contexte de changements climatiques.
Bâti à proximité de plans d’eau et de voies navigables, le Québec est particulièrement vulnérable aux inondations. Dans une perspective de mieux protéger les riverains et les infrastructures, la nouvelle génération des cartographies des zones inondables est plus précise et permettra de mieux prévoir les risques et de mieux intervenir.
Le climat se modifie, le passé n’est plus garant de l’avenir, et des pratiques autrefois disparates doivent être agencées : les villes québécoises doivent mettre à jour leur cartographie des zones inondables et de mobilité. Cet exercice ambitieux jamais conduit au Québec découle du dépôt par le gouvernement du projet de modernisation du cadre réglementaire en milieux hydriques, dont les zones inondables et de l’encadrement des ouvrages de protection contre les inondations. Un vaste réseau de scientifiques des milieux universitaire, gouvernemental, municipal et du secteur privé ont travaillé à déterminer quels scénarios climatiques doivent être pris en compte, quels outils et protocoles doivent être utilisés pour l’acquisition de données et les modélisations hydrologiques et hydrodynamiques. L’ensemble de ces connaissances a mené à la production d’un Guide méthodologique qui permettra la production de cartographies de nouvelle génération beaucoup plus précises quant aux aléas et aux risques.
Selon de nombreux experts, ce travail représente la première grande mesure d’adaptation aux changements climatiques au niveau provincial.
La vice-présidente principale de Radio-Canada, Dany Meloul, souligne la contribution de ces équipes en ces termes : « Alors que les épisodes de météo extrême sont de plus en plus nombreux et que les risques d’inondations augmentent d’autant, ce travail colossal nous dote d’outils essentiels pour l’avenir. ».
À propos des récipiendaires
Mélanie Trudel est professeure au département de génie civil et de génie du bâtiment de l’Université de Sherbrooke. Elle est experte en télédétection de la ressource en eau, ainsi qu'en modélisations hydrodynamique et hydrologique. Ses recherches portent principalement sur l'acquisition, le traitement et l'intégration des données de télédétection, autant satellitaires que par drones pour le suivi de la ressource en eau.
Thomas Buffin-Bélanger est professeur en géographie spécialisé en hydrogéomorphologie à l’UQAR, où il dirige depuis 2003 une équipe de recherche en géomorphologie et dynamique fluviale. L’équipe s’intéresse aussi à l’intégration des principes hydrogéomorphologiques pour la gestion et la restauration des cours d’eau et pour l’analyse et la prévention des risques liés aux inondations et à la mobilité des cours d’eau.
Louis-Philippe Caron est titulaire d'un doctorat en sciences de l’atmosphère de l'UQAM. Il a travaillé pendant dix ans en Europe, notamment au département des Sciences de la Terre du Barcelona Supercomputing Center en Espagne. Depuis 2020, il dirige le groupe Scénarios et services climatiques d'Ouranos où il travaille à développer des services climatiques et des outils d'aide à la décision pour l’adaptation aux changements climatiques.
Richard Turcotte est ingénieur civil titulaire d’un doctorat en hydrologie de l’INRS. À l’emploi du MELCCFP depuis près de 25 ans, il a joué des rôles clés pour le développement du système de prévision des crues et de l’Atlas hydroclimatique du Québec méridional. Dans son rôle actuel de conseiller scientifique à la Direction principale de l’expertise hydrique, il est impliqué dans de nombreux projets de recherche visant à améliorer les connaissances en hydraulique et en hydrologie et à les mettre au service de la société.
Mélanie Trudel, Thomas Buffin-Bélanger et Louis-Philippe Caron ont siégé sur le comité scientifique qui a accompagné le MELCCFP dans le développement scientifique du projet INFO-Crue et du Guide méthodologique applicable à l’établissement des zones inondables et de mobilité.
Rappelons que le prix du Scientifique de l’année de Radio-Canada a été initié en 1987 et récompense une ou des personnalités francophones dont les travaux ont marqué leur discipline. Il est attribué par les émissions scientifiques de Radio-Canada, Les années lumière et Découverte, qui désignent la personne ou le groupe récipiendaire.
Réalisateur, Les années lumière : Sébastien Landry